Monday, May 16, 2005

 

In french dans le texte

Allez aujourd'hui c'est decide, au moins pour rendre hommage a mes amis etrangers qui ont fait l'effort d'apprendre le french et qui ne baragouinent pas trop l'anglais, je prose en french.

C'est bizarre, beaucoup d'ecrivains n'ecriraient pas s'ils ne s'astreignaient pas a un exercice quotidien et a un emploi du temps a la minute. N'y voyez aucun parallele. Ca fait longtemps que je n'ai pas blogue, je me lance donc, sortira ce qui viendra. Ca commence par des sensations de regate retrouvees dimanche dernier au rappel - pres serre - par une brise bien soutenue. Chennai est bien vente, il faut l'avouer. Trajectoire rectiligne, "rail", gite, manoeuvre tout y etait. Et figurez-vous que mon equipier etait un debutant de 13 ans nomme "Gorow" (ca sonne plus russe qu'indien!). Le pauvre n'avait pas mange assez de riz et donc ne faisait pas le poids. On a quand meme termine 4eme sur 8 derriere deux laser et un autre "Enterprise". Il a fallu ensuite redescendre au pas la route qui borde l'immense plage envahie le dimanche de promeneurs en famille. Entre les bus aveugles, les rickshaws pollueurs et les autre motos. Un arret tous les 10 metres et deja de nouveaux amis a deux roues : "How are you? Where are you from?"...

La veille, lors d'une tentative de sortie nocturne, j'avais rencontre Niraj. Encore un nom a l'indienne, plus j'en connais et plus j'ai l'impression qu'il y a autant de prenoms differents que d'habitants, d'ou une double difficulte, moi qui ai tout le mal du monde a me souvenir d'un prenom occidental, ici il faut deja se souvenir du prenom et en plus faire le lien entre ce prenom et une personne : imaginez des Santosh, Sandeep, Sanjay, Senthil, Shiva, Sreeram, Suveer, Suresh, Sunil, Sitaram, Sahil, Salman, Shah Rukh (c'est deux la encore, en connaissance un peut Bollywood, on s'en souvient facilement) et j'en oublie... Niraj est donc DJ au D!stil, "the new watering hole", allez savoir ce que ca veut dire, en gros un bar qui distille de la bonne musique jusqu'a ce que la police decide de nuire, samedi dernier vers 1.30am. Alors la musique s'arrete, certains gros tetards imbibes sortent de l'etang et les survivants s'echangent leur spleen madrassien sur dans la salle adjacente aux tentures cramoisies. Comment Niraj a atteri la, pas trop clair, envoye par la chaine d'hotels pour laquelle il travaillait ou exile pour desintoxication? Car ce DJ vient de Bombay, ze ville-qui-bouge en Inde. Il dit avoir mixe dans les meilleurs clubs la-bas et je le crois car sa soupe electronique n'etait pas mauvaise . Il en a pris pour six mois, mais j'ai compris ce soir la qu'il y avait des deracines plus malheureux que moi a Chennai."Ici les gens ne t'ecoutent pas, ne tiennent pas compte de ce que tu leur dis". C'est reconfortant que cette sensation n'appartienne pas qu'aux "etrangers" a Chennai, mais aussi aux Indiens d'autres Etats (qui se sentent d'ailleurs etranger ici...).

Quelques jours plus tot, Immigration Office, Chennai. Apres trois mois passes a attendre un simple transfert de dossier de Pune a Chennai, je suis convoque pour retirer mon Residence Permit. Le fonctionnaire a eu une lecture indienne de mon passeport, et je deviens en un instant "B.E.R. Maurice". C'est vrai que tous les noms ici sont construits de cette maniere, 2 ou 3 initiales et le nom qui suit - style "R.K. Subramanian". A l'appel je ne reconnais pas. Seul un echo quelques minutes plus tard devient de plus en plus distinct "...Maurice...french". Je me retourne alors et tente ma chance au guichet. Bingo!
Dans ce meme bureau, sur la feuille d'enregistrement, il fallait renseigner la couleur de ses cheveux, apres celle de ses yeux, en choisissant entre "black/brown/blue/red/other"...

Ce soir j'ai eu une envie de coco. Naturellement, j'ai debarasse la noix des fibres superflues puis je l'ai saisie a pleine main et l'ai fracasse d'un geste sur contre l'angle d'une marche. L'experience des rituels hindous aide. Quand je pense a la complexite de ce geste transpose en France (je ne citerai pas de nom, mais la source est facilement identifiable) : un marteau, un foret, tiens mois la noix, et v'lan le premier trou. Et rebelote, il en faut bien un autre pour que le liquide s'ecoule. A la main c'est quand meme plus elegant, le seul inconvenient est que ca se transforme en Puja involontaire, la moitie du lait restant au sol apres l'operation...

"Murs, ville, port, asile de mort, mer grise ou brise la brise tout dort..." - Les Djinns. Pour retrouver des beaux textes en 3 secondes, c'est quand meme bien le net...

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