Sunday, June 19, 2005

 

Leh, Ladakh, J&K, 3500m

Avant de se plonger dans des vacances europeennes bien meritees un petit detour vers l'extreme nord de l'Inde. Un endroit ou a part les vehicules de marque Maruti, les stations service "Indian Oil" et l'omnipresence de l'armee, peu de choses indiquent qu'on est bien en Inde. Point de vaches, d'autorickshaw, de sarees multicolores et de temples. A la place des moulins a priere de toutes les tailles, des moutons, des stupas et de robustes tuniques de laines couleur marron, beige ou kaki et des visages magnifiques, tanes et couperoses par le soleil qui tape.

Sejour express, de reconnaissance disons, en vue de futurs treks. Avec les copains de Pune, Faisal et Sahil, ici "chez eux" puisque le Ladakh fait parti de l'etat de Jammu&Kashmir. Soudain l'avion plonge dans les nuages, rejoint la vallee de Leh, fait une epingle serree et atterrit dans un paysage de pierre. Des sommets, des eboulis, des moraines, seuls quelques arbres et cultures en ruban le long de l'Indus venu du Tibet et qui s'ecoule plus loin a travers le Pakistan en ignorant les frontieres. Beaucoup de colonies eparses qui abritent les nombreux militaires qui peuplent le lieu.

Premier jour : acclimatation. Cette ville est quand meme a 3500m et on le sent d'emblee : etourdissement, plus tard mal de tete, souffle court. On passe donc le premier jour a boire de l'eau et a faire des siestes forcees. Dur-dur dans un paysage qui invite aux activites de plein air. On finit quand meme a se ballader dans le ville, visiter un stupa voisin et aller a la peche aux tuyaux pour les jours suivants. Cette lumiere!...

Deuxieme jour : lever difficile des troupes, mais on finit par se mettre en route vers Hemis, un monastere - Gompa - qui abrite ce jour la son festival annuel. "C'est un must", donc on y va. Dans un double - montagnes environnantes et batiment du gompa - des masques multicolores dancent et luttent selon un rite precis sur un fond de percussions, "bombardes" et longues trompes au son grave - faudrait que je relise "Tintin au Tibet". Beaucoup de touristes mais aussi une majorite de locaux accourus de toute la vallee ce qui authentifie l'evenement. C'est un autre monde (Au fait, qui suis-je?...). Pendant la pause de midi, ballade dans le monastere de salle en salle ou tronent des Buddhas de differents tailles gardes par des lamas qui rythment le defile des fideles avec leurs tambours. Partout des moulins a prieres et des cloches cristallines. Apres la reprise en debut d'apres-midi, ce sont 4 macabees qui terrorisent les premiers rangs et se livrent a des danses grotesques avant de faire place a de nouveaux masques rouge, jaune, vert, bleu. Les potes indiens etant moyennement interesses, on quitte prematurement pour passer deux heures a chercher notre taxi qui finit par reapparaitre tranquilement (je pense que lui a bien profite du spectacle jusqu'au bout...).

Troisieme jour : On devait partir a 5, finalement l'un se sent trop mal et l'autre reste a Leh apres que son pere lui a interdit le raft (sa mere ait fait la veille un reve premonitoire qui se finissait mal...), nous voila a trois dans la Tata Sumo en direction de la valle du Zanskar. Des plis, des strates, des sediments... un vrai musee pour geologues avertis cette vallee. C'est une descente courte (3 heures pour couvrir les 30 derniers km avant le confluent avec l'Indus) ponctuees de chouettes petits rapides, parfait pour une initiation. A peine le temps de decouvrir les roches qui nous entourent : fines plaques metalliques empilees, bronzes polis, termitieres, couloirs d'eboulis sans fin, remparts de citadelle imaginaire...et des cretes vertigineuses qui dominent depuis plus de mille metres. Magique! En fin de journee, chacun avale ses "momos" (dumplings, sortes de "pirogis") et ses "tupas" (soupe de spaghettis avec sorte de cresson et morceaux de moutons - la Chine n'est pas loin) a la terrasse d'un cafe dans le village le plus proche. Sur le chemin du retour un panneau signale un lieu ou la gravite est perturbee : le vehicule stoppe remonte naturellementla legere pente. Test pas tres convaincant mais j'accorde le benefice du doute. Apres tout pourquoi-pas? Cretes enneigees, deserts de pierres, taches de nuages, on s'y sent bien. C'est un lieu qu'on est heureux de connaitre.

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