Wednesday, August 24, 2005

 

Race Course Road, Bangalore

Ca devait etre un week-end tranquille...c'etait sans compter la route et les asmis indiens sans notion de temps. Avec eux j'ai l'impression d'etre allemand - rigide quoi.
On part donc samedi, Sunil, Aslam et moi. A peine fait 10 metres, deja un pneu creve. Bien sur le meme creve deux semaines plus tot n'a pas ete remplace et on commence le week-end a Bangalore par 2 heures pour reparer le pneu. Puis c'est Aslam qui n'a pas ses baggages, donc il faut traverser Chennai, faire le plein et recuperer le sac. Enfin on s'elance. Apres 30 min on conclut deja qu'on aurait du prendre le train - et encore le pire est encore a venir.

Bref, je passe les details, nous avancons sur une route qui change de physionomie tous les 2 kilometres, 1 voie, 2 voies, 3 voies, rickshaw roulant en sens inverse, paysans traversant n'importe ou, fin d'une section d'autoroute (sans affichage de direction) debouchant sur la rue principale d'un village,... bref l'Inde. Arret dans une ville a dominante musulmane ou on achete un delicieux mutton biriani a deguster dans la voiture. Bref, on commence la piste vers 10h, une fois que ces messieux se soient douches (a l'hotel Race Course View, qui comme son nom l'indique offre une splendide vue sur l'hippodrome de Bengalore qui se trouve en plein centre ville, au milieu de jardins!). Premiere etape, on se fait jeter, pas assez de nanas dans le groupe (Sunil avait pourtant pris soin de contacter une amie locale pour nous servir de passe-droit). Deuxieme etape, "Taika" beaucoup mieux, ambiance tentures et bois exotiques, resto, bar et boite sur un toit, seule une cage en verre separe l'espace disco du reste. Et la, grand mix : bonne musique (ca fait du bien parfois...) et le monde qui s'etait donne rendez-vous : europeens et australiens, chinois, indiens, africains, avec une sacree bonne ambiance. Quelques tequilas plus tard, partagees avec un pote de Sunil, createur de chemises ("party shirts"), c'est deja la fin.

Le lendemain, depart vers un "country resort" ou l'on dejeune autour d'une piscine. Sunil et ses potes (dont certains sont pros) jouent au cricket sur un terrain vague a cote. De recuperateur de balle je passe a "bater" le temps de trois coups, pour frapper des balles lancees avec beaucoup d'indulgence. Le soir on essaie le bar du Leela (splendide hotel construit dans le style des temples du Sud), mais cher et froid, "la police est passee par ici, Bangalore n'est plus ce qu'elle etait"...nous dit Sunil. On finit pret de la mosquee principale a manger de la cervelle de mouton frite a 1 heure du matin, sur l'initiative d'Aslam.

Le lundi, depart prevu vers midi. Nous nous retrouvons vers six heures du soir, l'extraction de Bangalore prend deux heures (pas de panneaux, embouteillages), nous arriverons le lendemain matin vers 4 heures a Chennai apres une nuit de route!

Quelques "indicismes" en anglais :
do one thing : donner un ordre sans avoir l'air d'en donner, style conseil
tea is there : there is tea
i'll do it : sur que ca ne sera jamais fait
is there only : insister c'est bien la!

Tuesday, August 16, 2005

 

L'Inde (avec mais sans les anglais)

C'est fabuleux de lire ce Loti : il arrive a vous parler pendant 200 pages de l'Inde a l'aube du 20eme sans rencontrer une seule fois un habit rouge dont il anticipe le depart en en faisant simplement abstraction. A part ca il a tout compris et ses tableaux sont fantastiques. Un constat : L'Inde n'a pas fondamentalement change. Ce qu'il raconte est d'une modernite qui n'a d'egale que son archaisme. Les 14 rameurs de son taxi princier sur les backwaters keraliens, la procession du char monumental a Trichy, les bayaderes de Madurai et Pondichery ont a peine change. Avec ca il a decouvert au milieu de nombreux autres details que les Indiens n'aiment pas la mer, qui pourtant le fait revivre des qu'il la voit "en retrouvant la mer, je me retrouve", c'est pas beau ca? Bref, a lire!

Et la vous n'allez pas me croire : j'ai fini (de mon plein gre)dans une piscine a 3 heures du mat samedi soir dernier, au milieu d'une fete qui battait son plein. C'est l'altenative aux bars qui ferment a minuit, on collecte pendant la soiree les infos sur les "beach house party" du soir et on y file en s'assurant d'avoir quelques filles dans le groupe("couples only"!!!). C'est en dehors de la ville, la ou la loi ne s'applique plus, donc on met un petit bout de temps, une fois dedans, zut rien a boire, mais un bon DJ et une belle piscine. Vu la taille de la piste et la proximite du bassin, ca ne rate pas et rapidement les premiers temeraires tombent. C'est bon, quand vous venez de vous tremousser un petit quart d'heure, d'appliquer une technique d'elephant pour vous rafraichir. Y a de l'espoir!

Une minute, je reviens...

Sunday, August 07, 2005

 

La double vie

C'est matine d'un peu de bon vin et d'entre-deux que je me suis concocte ce petit festival du film francophone des annees 70 au sens large, histoire de faire un atterrissage en douceur dans ce beau pays tamil.
Dans l'ordre :
Clair de femme (Romy, Montand) / L'homme qui me plait (de Lelouch, Belmondo, Annie Girardot) / Ma nuit chez Maud (de Romer, avec Trintignant, Francoise Fabian) / Elle cause plus, elle flingue (d'Audiard, Bernard Blier, A. Girardot, avec le fameux "les gens, faut s'en debarasser quand on ne les connait pas, apres, on s'attache" et bien d'autres, a ce propos, consultez l'excellent site www.michelaudiard.com)) / Les grandes gueules (Ventura, Bourvil) / Le boucher (de Chabrol , Stephane Audran, J. Yanne) / Le Doulos (Be-bel, Reggiani, Piccoli)
Y-a pas a dire, ca fait du bien!

Que s'est il dont passe d'autre depuis ces vacances europeennes prolongees grace a la courtoisie du consulat d'Inde a Paris...J'ai pu retrouver ma moto, mon geko, mon frigo, ma biblio, et mon autorickshaw-boulot-dodo. Apres un mois d'absence, il y avait chez moi une couche de poussiere uniforme, particulierement visible au sol ou chaque pas laissait des empreintes! Et puis il y eu les emeutes durement reprimees chez Honda a Dehli, la mousson catastrophique a Bombay. Heureusement a Chennai, au dires de mon chauffeur, et je le crois, il ne s'est rien passe pendant un mois. C'etait donc le bon moment pour partir en vacances. Je reviens ici avec plein de bonnes resolutions apres la tournee a Krakow, Lviv et Paris, pret a donner une deuxieme chance a cette ville. Apprendre l'Hindi, aller a des concerts classiques - voire grattouiller personnellement quelques instruments, voyager davantage, bref rentrer dans cette jungle culturelle tantot fascinante un jour et repoussante le suivant. Car paradoxalement je n'ai pas fui l'Inde pendant mes vacances, au contraire je m'en suis rapproche : des le premier jour, en route vers Paris, j'ai du ecouter 20 fois en boucle la plage 5 de la B.O. de Chandramuki (film tamil de 2005) ou la musique est envoutante, plus tard j'ai lu "sentiment indien" de Dominique Fernandez qui contient de bonnes pages sur les hijras, sur la femme indienne, les transports, les havelis au Rajasthan et j'ai vu l'expos "passage en Inde" a la Conciergerie comparant les aquatintes 18eme des Daniell avec des photos contemporaines des memes sites - fabuleux. Bref vous l'avez devine, Tantale est a nouveau sur les rails!

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