Thursday, November 24, 2005

 

Que la musique commence...

Decembre approche, les scenes sont en cours de depoussierage et deja le Festival organise par The Hindu touche a sa fin.

(allez voir http://www.hinduonnet.com/events/frnf2005/whois.htm pour les portraits d'artistes)

Hier c'etait mon premier concert de sitar. Un regal. Salle a moitie vide, beaucoup on prefere rester au sec apres les pluies torrentielles de l'apres-midi. Ustad Nishat Khan entre en scene en se dechaussant pour monter sur l'estrade et en saluant profondement et humblement le public. Jamais entendu parler de ce type. Il fixe la salle avec un regard inquiet et inquisiteur. Un accord. Un sourcil leve. Un autre accord. Une mimique. Un troisieme. Une grimace. Cet homme est un fou! Gling. La tete a gauche. Gling. La tete a droite. Un vrai poseur. Et puis cette corde qu'il tire lateralement pour mieux la faire miauler et qui inspire de la pitie pour ce qu'il lui fait subir. Capable de jouer la meme note, entrecoupee d'accords, pendant 10 min en lui donnant une expression differente a chaque fois puis en la travaillant jusqu'a la derniere vibration audible. Maitrise totale. Presque arrogante. Ici, dans le calme, comme dans la rapidite, alors qu'il balaye le manche de son instrument avec une sereinite insolente. Et ca continue pendant trois heures, avec un joueur de tabla (tambour indien) jovial qui arriverait presque a voler la vedette a son compagnon avec ses pitreries et sa virtuosite. Il arrive a faire chanter ses peaux tendues et joue avec des decallages rythmiques. Quelle initiation!

Avant il avait eu deux rencontres Nord-Sud interessantes avec le samedi une chanteuse, "Bombay Jayashree" dialoguant avec un flutiste au son chaud, le surprenant Majumdar. Puis le lendemain une joute opposant un ex-enfant virtuose ayant choisi un instrument occidental pour jouer en style hindustani, la mandoline, et un papi (aussi un Ustad (=equivalent de "pandit", soit "maitre" - par sa science) Khan) non moins impressionant sur son sarangi, a la technique comparable au violoncelle, sauf que l'instrument ressemble vraiment a une boite a chaussures sur laquelle on aurait tendu des cordes. Je souhaite a toutes les boites a chaussures de pouvoir produire de tels sons. Des glissandos oscillants et des sequences rappelant des danses a la Bach.

Tous on une dimension de jazzman, alliant une excellente technique a des capacites d'improvisation. Quels musiciens ils font et quelle humilite. Ce type d'experience est (devenu?) rare en Europe.

Comments: Post a Comment

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?